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Le montreur de marionnettes
Grimm Märchen

Le montreur de marionnettes - Contes de Hans Christian Andersen

Temps de lecture pour enfants: 13 min

Sur le paquebot il y avait un homme d’un autre temps, au visage si radieux qu’à le voir on pouvait croire qu’il s’agissait de l’homme le plus heureux de la Terre. C’est d’ailleurs lui-même qui me l’avait dit. C’était un compatriote, un Danois comme moi, et il était directeur de théâtre. Il promenait toute sa troupe avec lui, dans une petite caisse, car c’était un marionnettiste. Déjà de nature gaie, il était devenu un homme totalement heureux, disait-il, grâce à un jeune ingénieur. Je n’avais pas tout de suite compris ce qu’il disait, et il me raconta donc son histoire. Et la voici pour vous.

– Cela se passait dans la ville de Slagelse, commença-t-il, j’y donnais un spectacle à l’hôtel La Cour de la Poste. C’était une très belle salle et il y avait un excellent public, composé d’enfants et d’adolescents, à part quelques vieilles dames. Et tout à coup, entra un homme vêtu de noir, à l’allure d’étudiant, qui s’assit, rit aux bons moments, applaudit quand il le fallait, bref, un spectateur peu ordinaire! Il fallait que je sache qui c’était. J’appris qu’il s’agissait d’un jeune ingénieur et qu’il était envoyé par l’École centrale pour faire des conférences à la campagne. J’eus fini mon spectacle à huit heures. Vous le savez bien, les enfants doivent aller au lit de bonne heure et le théâtre doit veiller à satisfaire le public. A neuf heures, l’ingénieur commença sa conférence avec des expériences et, cette fois-ci, j’étais dans le rôle du spectateur. Quel régal de l’écouter et de l’observer! La plupart du temps cela me paraissait de l’hébreu et pourtant je me disais: nous, les hommes, sommes capables d’inventer beaucoup de choses, pourquoi alors ne trouvons-nous rien pour rallonger la durée de notre vie? Il ne présentait que de petits miracles mais il le faisait si vite et avec tant de dextérité, et en respectant les règles de la nature. Au temps de Moïse et des prophètes l’ingénieur aurait fait partie des sages du pays, et, au Moyen Age il aurait été brûlé sur le bûcher. J’ai pensé à lui pendant toute la nuit et lors de mon spectacle, le soir suivant, je n’ai été de bonne humeur que lorsque j’ai vu que l’ingénieur était à nouveau là, dans la salle. Un jour, un acteur m’avait dit que, lorsqu’il jouait le rôle d’un jeune premier, il pensait toujours à une seule femme dans la salle et il jouait pour elle en oubliant les autres. Pour moi, ce soir-là, l’ingénieur était « elle », la spectatrice pour laquelle je jouais. Lorsque le spectacle fut terminé et que toutes les marionnettes eurent bien remercié leur public, je fus invité par l’ingénieur chez lui pour boire un verre. Il me parla de ma comédie et je lui parlai de sa science, et je pense que nous nous amusâmes aussi bien l’un que l’autre. Mais moi, je posais tout de même plus de questions, car dans ses expériences il y avait beaucoup de choses qu’il ne savait expliquer. Par exemple, le fer qui passe à travers une sorte de spirale et se magnétise. Que devient-il? Le morceau de fer est-il visité par un esprit? Mais d’où ce dernier vient-il? C’est comme avec les hommes, me suis-je dit. Le bon Dieu les fait passer par la spirale du temps où ils rencontrent un esprit et tout à coup nous avons un Napoléon, un Luther et tant d’autres. « Le monde n’est qu’une longue suite de miracles, acquiesça le jeune ingénieur, et nous y sommes si habitués qu’ils ne nous étonnent même plus. » Et il parla et expliqua jusqu’à ce que j’eusse l’impression de tout comprendre. Je lui avouai que si je n’étais pas si vieux, je m’inscrirais immédiatement à l’École centrale pour comprendre le monde et cela bien que je fusse l’un des hommes les plus heureux. « Un des plus heureux …. dit-il, comme s’il se délectait de ces mots. Vous êtes heureux? » demanda-t-il. « Oui, répondis-je, je suis heureux et où que j’aille avec ma compagnie, je suis accueilli à bras ouverts. J’ai néanmoins un grand souhait. C’est parfois comme un cauchemar et il trouble ma bonne humeur. Je vais vous dire ce que c’est: je voudrais diriger une troupe d’acteurs vivants. » « Vous souhaiteriez que vos marionnettes s’animent d’elles-mêmes, qu’elles deviennent des acteurs en chair et en os, et vous voudriez être leur directeur? demanda l’ingénieur. Et pensez-vous que cela vous rendrait heureux? » Il ne le pensait pas, mais je le pensais, et on en discuta alors longtemps, sans jamais vraiment rapprocher nos idées, aucun de nous ne sachant convaincre l’autre. Nous buvions du bon vin, mais il devait y avoir de la magie en lui, autrement cette histoire ne raconterait que mon état d’ébriété. Non, je n’étais pas saoul, je voyais tout très clairement. La chambre était inondée de soleil, le visage de l’ingénieur s’y reflétait et je pensais aux dieux éternellement jeunes des temps anciens, lorsqu’il y en avait encore. Je le lui dis aussitôt et il sourit. Croyez-moi, à cet instant j’aurais juré qu’il était un dieu déguisé ou un de leurs proches. Et il dit aussi que mon plus grand souhait allait se réaliser: les marionnettes s’animeraient et je serais le directeur d’une vraie troupe d’acteurs vivants. Nous trinquâmes et il rangea toutes les marionnettes dans la petite caisse, me l’attacha sur le dos et me fit passer à travers une spirale. Je me vois encore tombant par terre. Et mon souhait se réalisa! Toute ma troupe sortit de la petite caisse. Toutes les marionnettes avaient été visitées par un esprit, toutes devinrent d’excellents artistes, c’est en tout cas ce qu’elles pensaient, et j’étais leur directeur. Tout fut immédiatement prêt pour le premier spectacle et tous les acteurs, et même les spectateurs, voulurent me parler sans tarder. La ballerine prétendit que le théâtre allait s’écrouler si elle n’arrivait pas à tenir sur une seule pointe. C’était une très grande artiste et voulait qu’on agisse avec elle en conséquence. La marionnette qui jouait l’impératrice exigea qu’on la considérât comme telle même en dehors de la scène pour mieux entrer dans la peau de son personnage. L’acteur dont le rôle consistait à porter une lettre sur la scène se sentit brusquement aussi important que le jeune premier car, selon lui, dans une création artistique les petits rôles étaient aussi importants que les grands. Là-dessus, le héros principal demanda que son rôle ne se compose que de répliques de sortie, car elles étaient toujours suivies d’applaudissements. La princesse voulut jouer uniquement à la lumière rouge et surtout pas la bleue, car la rouge lui allait mieux au teint et moi, j’étais au centre de tout cela puisque j’étais leur directeur. J’en eus le souffle coupé, je ne savais plus où donner de la tête, j’en étais anéanti. Je me suis retrouvé avec une nouvelle espèce humaine et je souhaitais les voir tous rentrer dans la boîte, et n’avoir jamais été leur directeur. Je leur dis qu’en fait ils étaient tous des marionnettes, et ils me battirent à mort. J’étais couché dans ma petite chambre, dans mon lit. Comment je m’y étais retrouvé? L’ingénieur devait le savoir; moi, je ne le savais pas. Le plancher était éclairé par la lune, la boîte des marionnettes était là, renversée, et toutes les marionnettes en étaient tombées et gisaient au sol, les unes sur les autres. Je repris immédiatement conscience, sortis de mon lit et jetai les marionnettes dans la boîte, n’importe comment, sans ordre, jusqu’à la dernière. Je refermai le couvercle et m’assis sur la boîte. Vous imaginez le tableau? Moi, oui. «Vous resterez où vous êtes», ai-je dit, « et je ne souhaiterai plus jamais que vous deveniez des acteurs en chair et en os! » « Cela m’avait soulagé, ma bonne humeur était revenue, j’étais l’homme le plus heureux de la terre. Si heureux que je m’endormis sur la boîte. Et le matin … en fait il était midi, je dormis plus longtemps que d’habitude … j’y étais encore assis, heureux, car j’avais compris que mon unique souhait d’autrefois était stupide. Je partis à la recherche de l’ingénieur, mais il avait disparu, ainsi que les dieux grecs et romains. Et depuis lors, je suis l’homme le plus heureux au monde. Je suis un directeur comblé, ma troupe ne me contredit pas, les spectateurs non plus, ils s’amusent de bon cœur et moi, je compose mes pièces librement et à ma guise. De toutes le comédies, je choisis la meilleure, selon mes goûts et personne n’y trouve à redire. Les pièces que les grands théâtres actuels méprisent, mais qui étaient, il y a trente ans, de grands succès et faisaient pleurer tout le monde, je les joue aujourd’hui aux petits et aux grands. Elles font pleurer les petits comme elles faisaient pleurer leurs pères et leurs mères il y a trente ans. J’ai au programme Jeanne Montfaucon et Dyveke dans sa version courte, parce que les petits n’aiment pas les grandes scènes d’amour. Ils veulent de la tragédie et bien vite, dès le début. J’ai sillonné le Danemark en long et en large, je connais tout le monde et tout le monde me connaît. Je suis en ce moment en route pour la Suède et si j’y ai du succès et gagne suffisamment d’argent, je deviendrai Scandinave, sinon, non. Je vous le dis comme à un compatriote. »Et moi, en tant que compatriote, je transmets le message.

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Contexte

Interprétations

Langue

„L’histoire ‚Le montreur de marionnettes‘ de Hans Christian Andersen est empreinte de réflexions sur le bonheur, les désirs et la nature humaine à travers les yeux d’un marionnettiste. Lors d’un voyage en bateau, le narrateur rencontre un directeur de théâtre de marionnettes qui se dit être l’homme le plus heureux du monde. Intrigué, le narrateur écoute l’histoire de cet homme, un Danois comme lui, qui partageait autrefois son désir ardent de voir ses marionnettes s’animer et devenir de vrais acteurs.

Cet étrange souhait le conduit à faire la connaissance d’un jeune ingénieur lors d’un spectacle à Slagelse. Cet ingénieur, capable d’accomplir ce qui semblait être de la magie à travers des démonstrations scientifiques, promet au marionnettiste que son souhait se réalisera: ses marionnettes prendront vie. Cependant, lorsque cela se produit, les complications et les exigences des marionnettes vivantes plongent le montreur dans le chaos, lui faisant réaliser que ce qu’il avait désiré n’était pas ce qu’il voulait réellement. Cette expérience pousse le montreur à comprendre que son ancien souhait était futile et qu’il est véritablement heureux avec sa troupe de marionnettes inanimées.

Finalement, cette histoire nous invite à réfléchir sur le thème du désir et à reconnaître que parfois, ce que l’on souhaite ardemment peut ne pas être aussi idyllique qu’on l’imagine. Le bonheur réside souvent dans l’acceptation et la gratitude pour ce que nous avons, une leçon que le marionnettiste a appris à travers une expérience mystérieuse et mémorable. “

„Le Montreur de Marionnettes“ de Hans Christian Andersen raconte l’histoire d’un marionnettiste danois qui semblait être l’homme le plus heureux de la terre. L’histoire, telle qu’il la raconte, débute alors qu’il donnait un spectacle dans la ville de Slagelse. Lors de ce spectacle, il remarque un jeune ingénieur dans le public, enthousiaste et interactif, ce qui pique sa curiosité.

Après son spectacle, le marionnettiste assiste à une conférence donnée par l’ingénieur. Celui-ci effectue une démonstration scientifique fascinante et le marionnettiste se laisse captiver par le sujet malgré son apparente complexité. Par la suite, ils discutent ensemble, chacun admirant le savoir-faire de l’autre, même si le marionnettiste admet vouloir quelque chose de plus: diriger une troupe d’acteurs vivants.

Un soir, après avoir bu avec l’ingénieur, ce souhait se réalise de manière miraculeuse et symbolique: il se retrouve à diriger une compagnie d’acteurs vivants que représentaient auparavant ses marionnettes. Cependant, avec cette transformation vient aussi la complexité des désirs humains et des enjeux d’égo. Chaque membre de la troupe exige un traitement spécial et le marionnettiste se retrouve débordé. Finalement, le chaos s’installe et il regrette son souhait, découvrant que ce qu’il désirait n’était pas du tout ce à quoi il avait aspiré.

La morale de l’histoire réside dans l’appréciation de sa situation initiale. Il réalise qu’il était déjà heureux avec ses marionnettes, car elles ne contredisent ni ses décisions ni son autorité, contrairement aux acteurs vivants dotés d’un ego et de prétentions. En redevenant simplement montreur de marionnettes, il retrouve toute la joie et la satisfaction qu’il avait perdues.

Finalement, cette histoire illustre la recherche du bonheur, soulignant parfois la sagesse d’accepter les bonheurs simples que l’on a à portée de main, au lieu de courir après des rêves qui peuvent, une fois réalisés, se révéler plus cauchemardesques que satisfaisants.

L’analyse linguistique de „Le montreur de marionnettes“ de Hans Christian Andersen révèle plusieurs éléments intéressants. Andersen, connu pour son talent de conteur, utilise un langage riche et une structure narrative complexe qui contribuent à l’impact du conte.

Narration et Style: Le conte est narré à la première personne, ce qui crée une proximité avec le lecteur et une impression d’intimité. Le narrateur est également un personnage du récit, un compatriote du marionnettiste, ce qui lui permet de participer à l’histoire tout en servant de relai entre le marionnettiste et le lecteur.

Vocabulaire et Ton: Andersen utilise un vocabulaire varié et parfois poétique. Les descriptions sont souvent imagées, ce qui aide à créer une atmosphère vivante et engageante. Le ton oscille entre le sérieux et le ludique, et il est souvent ponctué de réflexions philosophiques.

Thèmes et Symbolisme

La quête du bonheur: Le personnage central, le marionnettiste, se considère comme l’homme le plus heureux, ajoutant une couche d’ironie à l’histoire lorsque ses souhaits d’animation prennent une tournure cauchemardesque.

Désillusion et Réalité: Le souhait du marionnettiste de donner vie à ses marionnettes est exaucé de manière inattendue, ce qui le mène à une confrontation directe avec les complications de la réalité humaine, illustrant la différence entre idéalisation et réalité.

Métaphore de la vie: Les marionnettes et la spirale peuvent être vues comme des métaphores de la condition humaine et du passage à travers les défis de la vie.

Dialogue et Structure: Les dialogues sont utilisés pour avancer l’intrigue et approfondir les interactions entre le marionnettiste et l’ingénieur. Les échanges intellectuels et philosophiques entre eux soulignent les contrastes entre l’art, la science, et la vie.

Ironie et Humour: Le conte est imprégné d’ironie, notamment dans la manière dont les désirs irréalistes du marionnettiste se retournent contre lui. L’humour se manifeste à travers les situations absurdes et les réactions des personnages.

Réflexion sur l’Art et la Perception: Le narrateur exprime des idées sur ce qui constitue l’art véritable et sur la manière dont le public perçoit le théâtre. Cela soulève des questions sur l’artifice, à la fois au théâtre et dans la vie.

Dans l’ensemble, „Le montreur de marionnettes“ peut être vu comme une réflexion sur le désir humain pour le contrôle et la création, et comme une critique des conséquences inattendues de la poursuite aveugle de ses désirs. Andersen utilise son talent linguistique pour tisser une histoire qui est à la fois divertissante et philosophique, engageant les lecteurs à réfléchir sur les limites et les possibilités de l’art et de la vie.


Information pour l'analyse scientifique

Indicateur
Valeur
TraductionsDE, EN, DA, ES, FR, NL
Indice de lisibilité selon Björnsson39.1
Flesch-Reading-Ease Indice59.6
Flesch–Kincaid Grade-Level9.4
Gunning Fog Indice11.9
Coleman–Liau Indice10.8
SMOG Indice11.7
Index de lisibilité automatisé8.8
Nombre de Caractères6.387
Nombre de Lettres5.029
Nombre de Phrases62
Nombre de Mots1.114
Nombre moyen de mots par phrase17,97
Mots de plus de 6 lettres235
Pourcentage de mots longs21.1%
Nombre de syllabes1.699
Nombre moyen de syllabes par mot1,53
Mots avec trois syllabes134
Pourcentage de mots avec trois syllabes12%
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